Le paradoxe du pouvoir
AdminKarine2 Commentaires 0 Commentaire
Comment gravir les échelons, atteindre des postes à responsabilités sans pour autant perdre ses valeurs ? Pourquoi tomber dans le schéma du « petit chef » aux comportements « grossiers », égoïstes voir immoraux ? Des études ont démontré que la richesse et la qualification peuvent avoir cet effet, cela s’appelle le « paradoxe du pouvoir ».
Les personnes en position de pouvoir sont trois fois plus susceptibles que ceux des échelons inférieurs d'avoir des postures inappropriées
Quelques exemples : interrompre leurs collègues, faire plusieurs choses en même temps pendant les réunions, hausser le ton, avoir des propos rabaissants. Au final, ces comportements desservent la réputation des cadres, l’image de l’entreprise, la motivation des équipes.
On constate aisément une baisse de l’engagement, moins de créativité. Que dire de la QVT…A l’heure où les équipes sont les véritables ambassadrices de l’entreprise, l’e-réputation et la marque employeur doivent être au contraire bien chouchoutées.
Comment faire ? En étant conscient et en agissant !
Développer une plus grande conscience de soi ! Le manager est au premier plan, sa posture, ses propos conditionnent la dynamique d’équipe. Des recherches ont montré que le pouvoir nous met dans une situation « primaire », euphorique, en état de complétude. Certainement un réflexe archaïque de notre monde « reptilien » en lien avec la notion de « meute ». La bonne nouvelle, il est possible de dépasser ce réflexe et de laisser l’humain de notre ère piloter. C’est un entraînement de tous les jours, devenir observateur de soi-même, réfléchir sur ses attitudes, ses actions. Effectivement, cela demande de se remettre en question : interrompez-vous les gens ? Oubliez-vous de dire « bonjour » ? Oubliez-vous les prénoms de certains collaborateurs ? Bizarrement toujours les mêmes ?
Prenez-vous le temps d’échanger avec vos collaborateurs ? Vu de votre fenêtre de manager, tout cela peut vous paraître anodin, voir une perte de temps. Est-ce le cas pour vos équipes ? Que pensent réellement vos collaborateurs de ces attitudes ? Pourriez-vous en mensurer l’impact sur l’adhésion au collectif ? L’engagement au projet d’entreprise ? La qualité du travail, la motivation ?
Tous ces mots et maux font partie des petits silences de l’entreprise qui au fil du temps peuvent faire « grand bruit » !
Pratiquer la bienveillance
A ces mots j’entends déjà : « encore les lubies de coach ». Lors de mes accompagnements, lorsque j’évoque la bienveillance les sourires font vite place à une réflexion de fond sur les impacts positifs au sein de l’entreprise. La réflexion repose sur trois pratiques essentielles : l’empathie, la reconnaissance et la générosité. Qui dit « performance et résultat » n’exclut pas un leadership bienveillant, bien au contraire !
Je vous propose quelques suggestions, l’important est de sentir à l’aise avec ses propres clés et surtout d’être authentique. Le mode « calculé » ne fera pas sensation, il faut que ce soit fluide et sincère.
Vous faites déjà partie des managers « bienveillants », je n’en doutais pas !
Les nouveaux modes de travail en distanciel, les relations sociales davantage morcelées font ressortir un besoin accru de révéler ces fondamentaux de la bienveillance. Les signaux de sensibilité sociale sont nettement plus activés, les managers sont les « nouveaux gardiens » du baromètre social de l’entreprise.
Pour aller plus loin
Bienveillance ou « bien voillance », dérivé du latin benevolentia « disposition favorable envers quelqu’un ». C’est vouloir le bien d’autrui; elle ne suppose pas la réciprocité et n’instaure pas un lien privilégié, durable et volontaire entre deux êtres. En ce sens, c’est une bienveillance active, pratique qui consiste à se proposer comme fin le bien et le salut d’autrui.
« Ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer »
Descartes
Pratiquer la bienveillance c’est avant tout identifier, comprendre et développer pour soi-même et dans ses interactions :
– la personnalité,
– les émotions,
– les leviers de motivation.
Deux angles de perception clés associés à un « état d’esprit » :
– la perception de l’activité,
– la perception des relations.
Vous l’aurez compris la bienveillance induit une introspection sur son « propre fonctionnement », de nombreuses facettes sont à aborder : valeurs, émotions, filtres de perception, sensations, motivations.
La bienveillance est une composante fondamentale de l’intelligence émotionnelle.
Les bonnes questions
Sur une échelle de 1 à 10, à combien évaluez-vous votre bienveillance dans votre vie personnelle, professionnelle ?
Que se passerait-il si vous agissiez plus fréquemment avec bienveillance ?
Etes-vous bienveillant(e) vis-à-vis de vous-même ?
Dans votre vie professionnelle, quelles seraient les conséquences pour vous si chaque acte était bienveillant ?
Que devez-vous faire pour construire des relations bienveillantes avec chaque personne que vous côtoyez personnellement, au bureau… ?
Bonne introspection et à vos commentaires, c’est parti !