Un bon vers un nouveau paradigme
AdminKarine2 Commentaires 0 Commentaire
Nous le sentons toutes et tous, nous nous essoufflons, nous avons besoin de renouveau et d’oxygène. Un goût d’autre chose…Un nouveau paradigme serait-il en train d’émerger là sous nos yeux ? Certaines ou certains pourraient penser qu’il s’agit d’une fuite en avant., d’autres pour se sécuriser renvoient le sujet sur des problématiques de générations. Le fameux « c’était mieux avant »… Crise ou évolution naturelle de l’humanité ?
Un petit quelque chose qui ne tourne plus rond dans nos vies...
Le système est à bout que ce soit à titre individuel ou collectif. Toutes les organisations sont touchées : les associations, les hôpitaux, les services publics… Nombre de professeurs sont épuisés eux-mêmes par le système, la mécanique de l’enseignement, la difficulté de laisser un bon nombre d’élèves sur le bord de la route. Le nombre de personnes qui se détournent de leur vocation ayant perdu leurs illusions, des idéaux désenchantés….
Paradigme et organisations...
La façon de diriger les entreprises ne fonctionne plus. On peut s’efforcer de travailler les motivations, booster le « bonheur » en entreprise c’est compliqué ! Les « grands patrons » à l’image « toute puissante » sont comme nous tous. Sont-ils vraiment gagnants au jeu de la réussite ? Mais dans les coulisses de la vie, ils sont fatigués, fatigués de la course permanente à la performance, la compétition à quel prix, la pression, les e-mails dans tous les sens, des journées de réunions, les belles présentations powerpoint. Produire des résultats, des KPI’s… Si je vous dis que j’observe même dans certains de mes accompagnements une phobie du management, des points hebdos avec les équipes…
Et la planète...
On parle de l’état de la planète, difficile à admettre mais toutes nos entreprises sont parties prenantes d’un système qui pollue et surtout qui épuise les matières premières. Certes, la RSE et de nombreux engagements responsables sont lancés, il est temps !
Je sens que je vous ai perdus, non on ne fonce pas sur la glace au chocolat ou le paquet de clopes…tout va bien, ce sont les signaux naturels qu’un changement se profilent et la bonne nouvelle à notre échelle nous sommes tous actrices et acteurs. Je suis profondément optimiste, nous avons de très bonnes raisons de rester positifs. Nos angoisses, nos peurs, ces sentiments de friction, de souffrance sont les symptômes d’un schéma passé qui s’éteint tout simplement. La clé ? Se libérer du passé et du connu.
Une nouvelle étape attend de naître
Les historiens, les philosophes et les psychologues qui ont étudié l’évolution de l’humanité sont tous d’accord : quelle qu’en soit les raisons, l’humanité n’avance pas de façon continue mais par bonds. Vous avez peut-être entendu parler de l’âge tribal, l’âge agricole, l’âge scientifico-industriel et ainsi de suite…Ken Wilber, philosophe de la conscience humaine, désigne ces stades par des couleurs. A chaque stade tout change, chaque étape constitue une révolution en termes de technologie, de structure du pouvoir, de conception religieuse et spirituelle etc…Deux points importants à mon sens n’ont pas été suffisamment poussés à chaque étape : le sens pour l’humanité et la manière de collaborer qui en découle. En effet, à chaque bond un « nouveau modèle organisationnel » est redéfini qui impact radicalement le collectif, les interactions et la systémique d’un écosystème.
La question est bien quel est le système de motivation du nouveau paradigme ? Les valeurs ? Quel place aura le rationnel, l’émotionnel, l’intuitif et le spirituel ?
Au seuil d'un nouveau paradigme
Si aujourd’hui nous sommes en « souffrance », que nous vivons de l’angoisse, des tiraillements c’est en partie parce que nous abordons d’une façon dépassée notre monde et cela nous empêche de nous projeter dans le nouveau. Nos peurs, notre besoin de se sécuriser avec le connu, les schémas maîtrisés bloquent notre créativité, freinent notre évolution. Une transition entre un monde passé qui a rempli son « job », de belles avancées, des progrès considérables … et un nouveau monde qui n’a pas encore pris forme. Abandonner le connu pour oser de nouvelles solutions, pas simple nous sommes bien d’accord. L’idée n’est pas de s’accrocher à des modèles d’un temps…Si l’inaccessible d’un temps devenait en fait le rationnel du moment ? Dans mes accompagnements, c’est principalement ce que je travaille : lâcher le connu, s’autoriser, oser. Travailler sur les schémas limitants, laisser sa créativité s’exprimer. Repousser les limites d’un cadre sécurisant pour un temps mais limitant pour demain. Bousculer les schémas hérités et accueillir pleinement le changement.
Extraordinaire ou naturel ce nouveau paradigme ?
D’un point de vue historique, il n’y a rien d’extraordinaire, une étape de plus dans l’évolution humaine. Il y a 400 ans, aurait-on pu imaginer qu’un pays pourrait être gouverné par des représentants élus, sans roi ni aristocratie ? Le monde a évolué du stade conformiste au stade de la réussite puis au stade pluraliste. Comment va se définir le prochain stade évolutif ?
Comme tout le monde je n’ai pas toutes les réponses, à ce stade je n’ai pas de modèle miraculeux, de démarche « magique » à appliquer. Par contre en tant que coach, je peux apporter le cadre de réflexion, questionner, accompagner à ouvrir les champs, faciliter la compréhension des structures comportementales. Le modèle se construira grâce aux synergies collectives des idées, des expériences avec la justesse intérieure de chacun. Accompagner l’émergence des idées singulières, leurs interactions dans le collectif, telle est ma principale mission.
Quête de plénitude
Le prochain stade s’accompagnera d’une prise de conscience de la souffrance et la vacuité de notre vie moderne qui nous coupe de notre nature profonde (notre monde actuel nous enferme au lieu de nous révéler, nous émanciper…) et c’est ce qui nous fait déjà réagir. Nous n’avons pas encore défini complètement le sens et les orientations. Dans la plupart des cultures, nous valorisons le mental et nous négligeons le corps. Nous valorisons le masculin au détriment du féminin (pas uniquement question de genre); nous privilégions le rationnel au détriment de l’intuitif, nous avons perdu notre lien à la nature. Cette prise de conscience déclenche une quête de bien-être, se reconnecter à soi, aux autres. Je pense que la clé ne réside pas dans « imaginer » mais bien expérimenter, comprendre, corriger et recommencer. L’inédit et l’inconnu constituent des représentations de notre nouvelle ère d’évolution. Regardons l’histoire, l’inédit d’avant est le connu d’aujourd’hui. Nous sommes dans un nouveau cycle qui deviendra le connu de demain, désamorçons l’impact des termes, des perceptions, des représentations pour laisser la place à la création. Je n’ai jamais dit que ce serait simple, mais chacun avec nos spécificités et notre envie de contribuer nous construirons demain.
Comment aborder un nouveau paradigme
Notre défi du moment est bien d’avancer, de construire des trajectoires, des visions dans l’incertitude en cycles courts. L’interférence, l’interaction, l’interdépendance. des différents phénomènes donnent lieu à des événements de plus en plus difficiles à anticiper. Soumis à tous ces événements parfois contradictoires, les femmes et les hommes, les organisations sont obligés de s’adapter en permanence et de se réorganiser continuellement pour survivre et se développer. Elles évoluent dans un monde de systèmes complexes dont l’existence même signifie qu’ils sont intrinsèquement incontrôlables. Vouloir contrôler c’est entrer en rapport de force, bloquer en réalité la vision des perspectives et des solutions. Il n’y a pas de solution simple ou de démarche linéaire pour réussir, et aucun individu – aussi brillant soit-il – ne peut trouver seul la solution, d’où le besoin si important de la mise en œuvre de l’intelligence collective.
Paradigme et complexité
La connaissance est une navigation dans un océan d’incertitudes à travers des archipels de certitudes…
Edgar Morin
Pourquoi finalement la complexité d’une situation nous enferme ? Bien des projets dans nos vies personnelles, professionnelles sont gérés non pas comme des entités complexes, mais seulement compliquées ou simples. Selon Edgar Morin, les individus sont portés à épurer, à réduire, à diviser, à hiérarchiser pour ne pas se perdre dans la complexité. Par cette attitude, ils se rendent aveugles à la globalité et à la profondeur des phénomènes qui les entourent, tentant en vain de simplifier le complexe, au lieu de travailler sur l’interdépendance des éléments qui le composent. Décomposer les éléments pour mieux les comprendre pour ensuite reconstituer; cela ne donne jamais la réalité d’origine mais une autre réalité. Le complexe ne peut être géré que de manière systémique et globale.
Prendre conscience
J’anime régulièrement des séances individuelles ou collectives autour de la prise de conscience et l’expérimentation de la complexité. Intégrer « ce qui se joue » réellement, comment l’appréhender ?
Quelques exemples de réflexions posées :
– Comment je contribue en tant qu’acteur du système, et partie prenante dans le système ?
– Suis-je autocentré ou me sens-je responsable des autres ? Suis-je passé du « je » au « nous » ?
– Comment prendre le recul nécessaire pour avoir une vision plus large du système ?
– Dans quelle mesure, suis-je responsable de mes actions par rapport aux autres ?
– Sans partage d’une vision commune, ne peut-on que diverger et aller à contre-courant ?
Mieux appréhender
– L’importance de la communication, d’une intention et d’une vision partagée ;
– le fait que chacun est responsable de son comportement et participe à créer la complexité par ses actions, ce qui génère des mouvements divergents et sans vision globale ;
– les interdépendances de l’ensemble des acteurs ;
– la divergence à partir du moment où une intervention externe est faite ou bien qu’une personne décide de s’arrêter pour mettre fin au chaos et permettre à l’ensemble du système de prendre du recul ;
– la volonté de contrôle, notamment dans un monde complexe où il n’est plus possible de tout contrôler.